Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Se connecter
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Inscrivez-vous gratuitement
- M le mag
- Jordan Bardella
Réalisée en hommage aux victimes des attentats de 2015, la lithographie de l’artiste Obey représentant une «Marianne» est apparue en arrière-plan de deux vidéos de campagne de Jordan Bardella. En2017, elle avait orné le QG d’En marche! pour l’élection présidentielle.
ParRoxana Azimi
Temps de Lecture 2 min.
Read in English-
Ajouter à vos sélections
Ajouter à vos sélections - Partager
- Partager sur Facebook
- Envoyer par e-mail
- Partager sur Linkedin
Article réservé aux abonnés
![Shepard Fairey, alias Obey: «L’extrême droite détourne de son sens une image qui symbolise la fraternité et le vivre-ensemble» (1) Shepard Fairey, alias Obey: «L’extrême droite détourne de son sens une image qui symbolise la fraternité et le vivre-ensemble» (1)](https://i0.wp.com/img.lemde.fr/2024/06/17/0/0/4048/2554/664/0/75/0/8260b82_1718635759614-capture-da-ei-cran-2024-06-17-ai-16-42-23.png)
Détournée par le RN
Pour saisir le réel, le philosophe Roland Barthes affirmait qu’il fallait en déchiffrer les «signes», les objets les plus emblématiques et, plus encore, leur mise en scène. Dans deux vidéos, l’une s’adressant aux Français, l’autre aux femmes, mises en ligne les 13juin et 17juin à l’approche des élections législatives, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, apparaît assis derrière un bureau avec en arrière-plan à gauche la reproduction d’une lithographie aux couleurs bleu-blanc-rouge.
Lire aussi | En direct, législatives2024: suivez lesdébuts mouvementés de la campagne officielle et les remous autour desinvestitures
On reconnaît Liberté, Egalité, Fraternité: la Marianne d’Obey, le pseudonyme de l’Américain Shepard Fairey. Ce fervent défenseur des minorités, engagé en2008 dans la campagne de Barack Obama, est pourtant loin de partager l’idéologie du Rassemblement national, qui cible les immigrés et revendique la préférence nationale. Contacté par M, le street-artiste se désole de cette réappropriation: «L’extrême droite détourne de son sens une image qui symbolise la fraternité et le vivre-ensemble, pour lui faire dire tout autre chose, le repli nationaliste.» En affichant cette lithographie, Jordan Bardella, dont l’état-major n’a pas répondu à nos sollicitations, fait d’une pierre deux coups: il vise un jeune électorat et il nargue Emmanuel Macron, qui avait fait de cette œuvre sa mascotte lors de sa campagne présidentielle de 2017.
Prêtée à l’Elysée
C’est en février2017 que cette Marianne fait son apparition dans le QG de campagne d’Emmanuel Macron. La toile appartient à Jean-Marc Dumontet, alors proche conseiller du candidat d’En marche!. « L’idée n’était pas du tout d’en faire un outil de communication», se défend le producteur de spectacles, qui tient à préciser qu’il a «prêté et non donné» l’œuvre au président de la République. Invité à deux reprises à l’Elysée, Obey reconnaît avoir été flatté de voir sa Marianne accrochée dans le bureau d’angle du palais. «Emmanuel Macron était un meilleur choix que Marine Le Pen», confie l’artiste. La toile a depuis été décrochée du bureau présidentiel. «Mais elle est toujours quelque part à l’Elysée», affirme Jean-Marc Dumontet, qui trouve «idéologiquement choquante» la récupération de cette image par Jordan Bardella. «Au fond, ça fait petit plagiaire.»
Déclinée en fresque
Obey avait imaginé cette Marianne en soutien aux victimes des attentats du 13novembre2015. L’image, dont le graphisme relève à la fois du tract politique et de l’iconographie Art nouveau, a été déclinée l’année suivante en une fresque monumentale sur la façade d’un immeuble du boulevard Vincent-Auriol, dans le 13e arrondissem*nt de Paris. Attaché à l’esprit de partage véhiculé par son œuvre, Shepard Fairey a mis cette image en open source, permettant à tout un chacun de la télécharger gratuitement à partir d’obeygiant.com, son site. «Cette Marianne a quelque chose d’universel, elle fait sens pour tout le monde», dit-il, avant d’ajouter: «Elle n’appartient à aucun parti politique.»
Il vous reste 24.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur «» et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.